Débat enflammé autour du Fonds de solidarité:
La CAQ et les libéraux ont déclenché un débat enflammé ce matin à l’Assemblée nationale au sujet de la transaction survenue en 2008 impliquant Capital BLF et le Fonds de Solidarité FTQ.
«Le Fonds a payé trois fois la valeur aux livres», a dénoncé le député caquiste Stéphane Le Bouyonnec après avoir rappelé que le Fonds avait payé 30 cents les actions de Capital BLF que Claude Blanchet, conjoint de la première ministre Pauline Marois, avait payé 10 cents. Le député de La Prairie a demandé avec insistance si les «contribuables» s’étaient faits avoir dans cette transaction et invité le gouvernement «à faire la lumière sur cette affaire».
«Chantage»
Le député caquiste Christian Dubé a pour sa part soutenu en point de presse qu’un membre du cabinet du ministre des Finances s’était livré à un «chantage inacceptable» intimant le personnel de son bureau de cesser de «bucher» sur l’affaire Blanchet-Marois à défaut de quoi le gouvernement n’appuierait pas la CAQ avec le projet de loi 590 visant à améliorer la gouvernance du Fonds de solidarité.
La députée libérale Lise Thériault a enchainé sur le même thème avec les citations de l’ex-président de la FTQ, Michel Arsennault, entendues à la commission Charbonneau. «C’est quoi le deal?», a demandé Mme Thériault ramenant sur le tapis les affirmations de M. Arsennault à l’effet que l’investissement du Fonds de solidarité dans Capital BLF (alors dirigé par M. Blanchet) pouvait servir de levier pour la FTQ pour convaincre le Parti québécois de ne pas demander la tenue d’une commission d’enquête sur l’industrie de la construction.
«Cover up»
À son tour en point de presse, Mme Thériault a reproché au gouvernement de se livrer à un «cover up» dans cette affaire et que le seul emploi généré par Capital BLF avec l’investissement du Fonds de solidarité était celui confié au fils de la première ministre. Citant les frais de gestion de 600 000 dollars versés à Claude Blanchet, Lise Thériault a affirmé: «c’est de l’argent qui a servi à enrichir la famille».
Au salon bleu, le leader du gouvernement Stéphane Bédard attendait ces questions de pied ferme. Comment se fait-il que l’avocat représentant la CAQ à la commission Charbonneau, Jean-Pierre Bélisle, n’ait suggéré aucune question sur le sujet, a-t-il demandé. Idem pour l’avocat du Parti libéral. «Probablement parce qu’il ne voulait pas entendre les réponses», a suggéré M. Bédard, sourire en coin.
Claude Blanchet, ancien président du Fonds de solidarité FTQ, a dirigé les activités de Capital BLF de 2007 à 2012. Le fils de la première ministre, Marc Marois, a aussi fait partie de l’équipe de gestion de la société. Dans un communiqué émis le 5 février, le Fonds de solidarité soutient que l’investissement dans Capital BLF fut fait «avec rigueur et sans aucun passe-droit pour Claude Blanchet».
http://www.journaldemontreal.com/2014/02/13/debat-enflamme-autour-du-fonds-de-solidarite