La députée Nathalie Roy prend la parole lors du débat sur la motion suivante:
«Que l’Assemblée nationale réitère que le Québec a toujours été une terre d’accueil pour les personnes réfugiées venant y chercher un avenir, la paix et la sécurité;
«Que l’Assemblée nationale prenne acte des nombreuses déclarations inappropriées faites à l’encontre des réfugiés syriens;
«Qu’elle s’inquiète de l’augmentation des vidéos et déclarations à caractère islamophobe et raciste qui fusent sur les réseaux sociaux;
«Que l’Assemblée nationale affirme que les Québécoises et les Québécois de confession musulmane sont des citoyens à part entière et que cette Assemblée condamne sans réserve les appels à la haine et à la violence contre tous les citoyens du Québec.»
Intervention de Nathalie Roy:
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bien, naturellement, nous dénonçons tous, ici, en ce moment, les déclarations inappropriées faites à l’encontre de qui que ce soit, et pas uniquement à l’endroit des réfugiés ou des musulmans.
Cependant, je déplore le fait que cette motion se concentre surtout sur le thème islamophobe. Mme la Présidente, j’avais préparé des amendements pour Québec solidaire, et nous voulions que le terme «islamophobe» ne s’y retrouve pas. On voulait qu’il soit retiré de sa motion, et malheureusement Québec solidaire a refusé.
Mais pourquoi le retirer, me direz-vous? Bien, parce que le mot «islamophobe» a plusieurs significations. Comprenez-nous bien, là, c’est important. Nous dénonçons le fait que des musulmans soient la cible de propos inadmissibles et de violences gratuites, c’est inacceptable au Québec, tout le monde est d’accord avec ça.
Cependant, islamophobe veut aussi dire avoir peur de l’islam. Mme la Présidente, les citoyens du Québec n’ont pas peur des religions, cependant, si cette Assemblée nationale avait vraiment du courage, elle défendrait les oppressés, certes, c’est ce que nous disons, mais aussi elle dénoncerait les oppresseurs, elle dénoncerait l’islamisme radical. Et c’est ce que nous faisons ici même, ma formation politique et moi-même, en ce 1er octobre. C’est à ça qu’il faut s’attaquer. Merci, Mme la Présidente.
(Assemblée nationale du Québec – 1 octobre 2015)