La députée Nathalie émue de prendre la parole en cette journée très spéciale à la cérémonie de commémoration Polytechnique à Montréal.
« J’ai 50 ans, pratiquement l’âge qu’auraient aujourd’hui les victimes de Polytechnique.
Toutes les femmes qui à cette époque se trouvaient sur les bancs d’école à étudier et à préparer leur avenir, tout comme moi… ont été profondément ébranlées et marquées à tout jamais par ce crime d’une brutalité sans nom qui venait d’être commis contre des femmes.
Ce soir là, le Québec tout entier a basculé dans l’horreur et dans l’incompréhension la plus totale. Et il a bien fallu se rendre à l’évidence…nous étions devant un horrible crime sexiste, et qui était revendiqué comme tel.
Ces femmes ont été tuées justement parce qu’elles étaient femmes, et qu’elles étudiaient dans un domaine traditionnellement réservé aux hommes.
Ce jour-là, c’est le principe fondamental de l’égalité entre les hommes et les femmes qui a été attaqué de plein fouet. C’est la dignité humaine dans ce qu’elle a de plus élémentaire qui a été bafouée. Un quart de siècle plus tard, il est important de rappeler à tous les citoyens du Québec, ce qui s’est réellement passé le 6 décembre 1989.
Nous qui nous souvenons, qui nous sommes sentis solidaires avec toutes ces victimes et leurs familles… nous qui avons en tête les images de cette tragédie…nous avons une obligation, un devoir…un devoir de mémoire. Nous devons tout faire en notre possible, pour que jamais un drame tel que celui de Polytechnique ne se reproduise. Pour que la mémoire de ces brillantes et jeunes femmes qui nous ont quittées demeure à jamais, bien vivante.
Se rappeler nous permet d’honorer la mémoire de ces femmes. Mais c’est aussi l’occasion de réfléchir, de réfléchir aux valeurs que nous souhaitons protéger dans notre société. »